Du début du printemps jusqu’à la fin de l’été, les graminées produisent des épis qui sont particulièrement redoutés de nos amis à quatre pattes. Ces épis sont connus sous le nom d’épillet. Un épi, comme un épi d’avoine, mais en général beaucoup plus petit. En séchant, ils se détachent de la tige. Et c’est là que les épillets deviennent dangereux pour nos chiens et nos chats.
Il est facile à reconnaître. Un petit poinçon de 1 à 2 mm extrêmement dur d’un côté, suivi d’une forme profilée : la graine en elle-même. Enfin des « poils » qui permettent à l’épillet de s’accrocher pour voyager. Ces “poils” qui sont dans le prolongement de la graine empêchent également tout retour en arrière quand l’épillet a pénétré quelque part.
Comme il est parfois difficile de repérer rapidement un épillet sur votre chien ou sur votre chat, cela peut avoir des conséquences parfois lourdes sur la santé de votre animal. Au printemps et à l’été, c’est une des principale cause de visite chez le vétérinaire. Et certaines de ces visites peuvent aller jusqu’à se terminer par une anesthésie générale et une hospitalisation.
L’épillet s’accroche à tout. Ainsi la plante assure la diffusion de ses graines. Tout aussi bien sur vos vêtements que sur les poils de vos animaux. Et tant qu’il reste à la surface de la fourrure il n’y a aucun problème.
L’épillet s’accroche aux poils et pénètre les orifices
Mais l’épillet ne se « contente » pas de s’accrocher aux poils. Il lui arrive aussi de s’incruster là où il ne devrait pas. Par exemple, entre les coussinets, mais aussi dans les oreilles, les narines ou les yeux très fréquemment. Et plus rarement dans l’anus, la vulve, voire le pénis du chien. Et plus simplement il peut aussi pénétrer la peau . La gravité et les risques varient selon l’endroit où l’épillet à pénétré et le temps qui a passé. Mais une chose est constante : ça se termine pratiquement toujours chez le vétérinaire. Et nécessite souvent une anesthésie, une intervention et parfois une hospitalisation. Bref un petit épis lourd de conséquences.
L’épillet peut même perforer la peau
Quand il a commencé à pénétrer un orifice ou même la peau, l’épillet ne peut pas faire marche arrière. Comme si il était composé de centaines de petits hameçons. Et comme l’animal cherche, par réflexe à le chasser, l’épillet continue sa progression. Son extrémité très pointu est capable de perforer les tissus ( même la peau). L’épillet entame alors une progression qui s’effectue toujours dans le même sens. Jamais de marche arrière. C’est ainsi que l’épillet voyage et peut pénétrer au fond d’une narine ou s’incruster sous la peau. En Provence on l’appelle aussi « espigaou’ ou « voyageur ».
Lorsque que l’épillet se loge au niveau des coussinets, cela peut entraîner une boiterie. Ce qui est une chance, car dès lors vous le remarquerez et pourrait prendre les choses en main rapidement. Mais les chien sont durs à la douleur et parfois ne boitent pas. L’épillet peut alors pénétrer sous la peau plus ou moins profondément avant qu’un inflammation n’apparaisse. Elle est généralement suivi d’un abcès.
Quant aux autres endroits dont nous avons parlé, la présence d’un épillet est difficile à déceler. Bien souvent seul le vétérinaire pourra en confirmer de la présence.
Cependant il y a quelques signaux qui peuvent vous alerter. Surtout si ils suivent de près une promenade dans un lieu à risque.
- Éternuements répétés. Si c’est avec saignement de nez c’est d’autant plus inquiétant.
- Œil rouge ou « pleureur »
- Secouement de tête récurrent
- Léchages excessifs ( inter-coussinets ou des différents endroits où peut se loger l’épillet)
Sont autant de signaux qui doivent vous alerter. (A noter que que l’abcès éventuellement provoqué par l’épillet peut entraîner de la fièvre).
Ne sous-estimer tout signe ou attitude anormale chez votre compagnon. Un épillet non pris en charge peut avoir des conséquences très graves. Même si rien n’est visible au début. Un épillet n’est pas forcément la cause de ces comportements car ils peuvent être le symptôme de bien d’autres chose. Mais dans le doute mieux vaut ne pas sous-estimer le risque. Et si vous êtes allé dans une zone où vous avez remarqué la présence d’épillets, consultez le vétérinaire sans attendre.
Présence d’épillet : une prise en charge vétérinaire rapide
La prise en charge doit être rapide. L’épillet peut laisser des séquelles graves. N’oubliez pas qu’il ne peut pas faire marche arrière. Donc tant qu’il peut il avance. Et crée des dégâts plus ou moins important
- En pénétrant par le nez, c’est aux voies respiratoires qu’il pourra ensuite s’en prendre. Allant jusqu’à pénétrer dans les bronches ou les poumons.
- Par les yeux, il peut blesser la cornée, provoquer une ulcération avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.
- Dans le conduit auditif, l’épillet pourra atteindre le tympan. Provoquant parfois une otite, voire une perforation du tympan si l’épillet continue son chemin.
- Pour ce qui est des voies génitales ou anales, diverses lésions peuvent être crées. Comme des vaginites par exemple chez la femelle.
Là où l’épillet prend place, il est toujours à l’origine de lésions ou autres problèmes graves. Et ces problèmes peuvent être très longs à soigner si on attend trop.
Par exemple, retirer un épillet d’une narine nécessite souvent une anesthésie et une petite intervention rapide. En revanche si l’épillet continue son chemin, en avançant toujours, vers les bronches ou les poumons la situation sera autrement plus grave (et coûteuse à traiter). Et le diagnostic sera aussi plus difficile à poser.
L’épillet : un vrai danger auquel on pense peu !
Quand on pense danger de la campagne pour le chien ou le chat, on pense tiques ou vipères assez facilement. Mais plus rarement à ces petits épis qui on l’air anodin. Pourtant, l’épillet est une véritable plaie durant l’été. C’est pourtant l’origine de nombreuses consultations vétérinaires et intervention chirurgicales du printemps à la fin de l’été.
A noter que le problème de santé généré par l’épillet est en général très bien pris en charge par les mutuelles vétérinaires, dès lors qu’elle prévoient la prise en charge des causes accidentelles ( ce sont en général les formules dites « économiques ». A hauteur des contrats souscrits. Mais en général pour moins de 15 euros par mois, la prise en charge peut être de 80 % des frais.
Comment protéger le chien ou chat contre les épillets ?
Il n’y pas énormément de façons de prévenir les épillets. Pas de collier « anti-épillets » bien sûr.
Pour limiter les risques, évitez de laissez votre animal courir dans les hautes herbes et penser à tondre votre jardin et si votre chien fait partie des chien qui peuvent être tondu, pensez à faire une coupe d’été. Et surtout passez un peu de temps, à chaque retour de promenade en zone risqué, à examiner votre loulou. Comme vous le faites pour les tiques, mais aux endroits préférés des épillets (coussinets, oreilles, yeux, anus, vulve).
Présence supposée d’épillet : n’essayez pas de soigner vous même
Malgré toutes vos précautions, votre chien ou chat présente un symptôme (boiterie, éternuement, œil qui pleure…) faisant penser à un épillet. Si vous avez des raisons de penser qu’il a pu être au contact ne cherchez pas à le soignez vous même. Cela risque de faire empirer les choses et de retarder et de retarder la prise en charge. De même si vous repérez un épillet déjà « rentré » dans la peau ou dans un orifice ne procédez pas vous même au retrait. Car même si vous pouvez avoir l’impression d’avoir retiré l’épillet, il peut toujours en rester des parties présentes. Et notamment la partie pointue à l’avant qui pourrait continuer son chemin.
La conclusion de Chats Chiens Etc
Le printemps et l’été sont des saisons que nous aimons tous. Le soleil est bon pour le moral. Mais pour nos compagnons à quatre pattes ce n’est pas forcément la même chose. Tiques, vipères, épillets, coups de chaleur les guettent. Il nous appartient donc d’être vigilant et de penser que nous sommes là pour limiter les risques pour nos animaux. C’est notre rôle de maître !