Le deuil, un processus bien connu…
Que l’on perde son chien, un proche, voire même son travail, il y a un processus qui se met en place entre le moment où on apprend la perte et le moment où on finit par l’accepter et être prêt à (se) reconstruire. C’est le travail de deuil.
Le mot « deuil » décrit aujourd’hui le processus résultant de la mort d’un être cher ou de la perte d’un espoir alors qu’étymologiquement il décrit la souffrance ressentie par le sujet (le mot vient de « dolere », souffrir en latin, comme douleur). La souffrance provoquée par la perte d’un être cher n’est pas une pathologie en tant que telle. En revanche un deuil qui n’arrive pas à se résoudre peut devenir pathologique et avoir des conséquences.
Quand on perd un animal de compagnie avec lequel on a eu un lien fort pendant plusieurs années, le deuil est une réalité parfois difficile à vivre.
Sans en faire un modèle absolu, on peut dire que ce travail se déroule en trois grandes « étapes », de longueurs et d’intensités différente.
Une phase d’« d’état de choc » qui va suivre la perte de l’animal
Elle dure de quelques heures à quelques jours durant lesquels s’enchaînent des épisodes successifs possiblement de désespoir, de sidération, d’anesthésie affective ou de grande fatigue.
Une phase dite « de dépression »
Elle peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois ( plus rarement pour la perte d’un animal de compagnie). Pendant cette période, l’état émotionnel fait le yo-yo. Il fait des aller-retour entre la tristesse, la colère et la culpabilité. La personne en deuil se sentant parfois en colère ( par exemple contre le vétérinaire) puis un moment après responsable (en se reprochant de ne pas avoir fait le nécessaire). Parfois cette période s’accompagne d’un retrait social. Ce retrait n’est pas forcément lié à « l’importance de la perte ».
Une phase de deuil dite « de résolution »
Elle survient ensuite. Elle signe l’acceptation de la perte par l’endeuillé. La personne en deuil retrouve le goût à la vie et fait à nouveau des projets. Comme celui de prendre un nouvel animal de compagnie.
Ceci décrit le cours normal du deuil mais un sujet peut échouer à entrer dans la dynamique du processus de deuil : on qualifie alors le deuil de « compliqué ».
Un deuil qui devient compliqué : quels symptômes ?
Parfois , la personne ne manifeste aucune émotion au moment de la perte. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’émotion même si la personne témoigne d’une indifférence à un moment où l’on attendrait la manifestation d’un désespoir,. Il s’agit le plus souvent de ce qu’on appelle « deuil absent » ou « différé ».
A l’inverse il arrive que le deuil prennent des proportions inattendues. Ces situations de « deuil intensifié », débordent largement le sujet surtout dans sa première phase. Dans d’autres cas, le deuil se prolonge au-delà de la moyenne. Le « deuil prolongé » s’étend anormalement ( parfois avec des manifestations du chagrin très visibles mais pas toujours). Cette prolongation, cette absence de fin empêche la personne qui a perdu son animal de compagnie de s’investir à nouveau dans l’existence et de construire de nouveaux projets.
Enfin, le deuil devient pathologique quand il s’associe à des troubles de type psychiatrique. Qu’ils soient de type hystérique, obsessionnel, délirant, anxieux ou dépressif qui se prolongent au-delà de quelques semaines.
La conclusion de Chats Chiens Etc
Accepter la mort d’un animal de compagnie n’est pas toujours simple. D’autant moins que parfois les proches ne comprennent pas les réactions du maître ou de la maîtresse endeuillés. Et sans le dire pensent souvent « ce n’était qu’un chien, ce n’était qu’un chat ». De ce fait la personne endeuillée se retrouve parfois isolée. Et si le travail se prolonge au-delà de quelques mois, ou reste « bloqué » plus de quelques jours dans sa phase d’état de choc, il peut être utile de se faire accompagner par un psychologue ou un thérapeute.
La publication a un commentaire
Merci pour ce petit texte explicatif. Ça nous fait comprendre notre état.